Le régime d’auto-entreprise connaît un grand succès dans toute la France auprès des chômeurs qui veulent un revenu ou des étudiants qui souhaitent s’insérer progressivement dans la vie active. C’est pourquoi on peut s’étonner des chiffres surprenants de radiations d’auto-entreprises qui ont dépassé le nombre des souscriptions.

Un bilan à relativiser

En effet, fin 2012, le nombre de radiations a atteint 80’000 alors qu’il n’y avait « que » 72’000 nouveaux inscrits. Ces chiffres, mis en parallèle avec la réforme à venir de ce statut qui prévoit de diviser par deux les plafonds de chiffre d’affaire, peuvent nous faire penser que ce régime est visé par la gouvernement. On peut croire qu’il essaie d’écrémer les quelques 893’000 auto-entrepreneurs Français. Mais ne prenons pas de conclusions hâtives !

En effet, sur toutes ces radiations, une majeure partie (les deux tiers, selon l’Acoss) correspond à une absence de chiffre d’affaires pendant huit trimestres consécutifs, entraînant de fait la radiation de l’entreprise. En sus, il faut compter au nombre de ces radiations toutes les entreprises dont le chiffre d’affaires était trop important pour rester sous ce statut.

Principalement des activités secondaires

Le schéma se répète en 2012 avec seulement 49% d’auto-entrepreneurs actifs économiquement, c’est-à-dire ayant déclaré un chiffre d’affaire positif. Début 2013, ce sont donc 410’000 auto-entreprises qui fonctionnaient vraiment. Moins de la moitié d’entre-eux a déclaré un chiffre d’affaires supérieur à 1’500€ (44%). Enfin, il n’y en a que 41’000 qui ont fait plus de 7’500€ et ce chiffre réduit encore à 20’000 pour ceux qui ont fait plus de 10’000€.

Ces chiffres peuvent nous paraître faibles et pourtant, selon les statistiques, le revenu moyen des auto-entrepreneurs a augmenté de 15% fin 2012 et le nombre d’inscrits actifs économiquement de 18%.

Un régime en cours de réforme

Actuellement, plus d’un tiers sont commerçants, mécaniciens pour voitures et motos ou encore dans les métiers du bâtiment. Le secteur du service est aussi plébiscité par les auto-entrepreneurs qui y sont mieux représentés que les autres travailleur indépendants. Aujourd’hui 4 AE sur 5 ont plus de 30 ans (avec une moyenne d’âge de 42 ans), ce qui signifie qu’il attire plus les chômeurs en attente de reconversion que les étudiants qui préparent leur insertion.

En addition à toutes ces radiations qui donneront lieu à de nombreuses nombreuses annonces légales, l’État envisage une réforme du régime qui sera examinée à l’automne. Pour plus d’informations sur cette réforme et ses conséquences, nous vous invitons à lire l’article qui y est consacré.

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